dimanche 14 octobre 2007

Une contrainte libre

Qu'ai-je à craindre maintenant que la nuit tombe ?

Trois auteurs ont répondu avec talent à cette contrainte. L'un de nos labos les plus réussis...


INTERIEUR NUIT

- Je vous ai dit tout à l’heure ce que j’en pensais, non ?
- Excusez-moi, mais je n’ai pas écouté ce que vous disiez !
- Il est vrai que ça ne vous concerne en rien, n’est-ce pas ?
- A chacun ses emmerdes !
- Toujours aussi délicat dans vos propos…
- Mais j’avoue tout de même que vous m’inquiétez un peu…
- Vraiment ?
- Je vous trouve bien agité pour un homme d’ordinaire si placide…
- Agité, comment ça ?
- Tendu, sous pression, quoi…
- J’avais l’intention de sortir quand vous êtes arrivé…
- Un rendez-vous coquin ?
- Disons une vague rencontre informelle…
- Dans un bar ?
- Evidemment !
- Un bar à filles, n’est-ce pas ?
- On peut l’appeler ainsi. D’habitude, vous employez un autre mot, plus cru me semble-t-il !
- Je ne vous croyais pas attiré par ce genre d’endroit…
- Et de quel genre est cette sorte d’endroit, d’après vous ?
- Peu importe, au fond ça ne me regarde pas !
- Bien sûr ! Mais vous ne pouvez pas vous empêcher, malgré tout, de fourrer votre nez dans mes affaires…
- Je crois que ma venue tombe plutôt mal, n’est-ce pas ?
- J’apprécie votre humour !
- Vous voulez que je m’en aille ?
- Partez, restez, vivez, crevez, je m’en fous !
- A ce point-là ?
- L’heure du rendez-vous est passée depuis longtemps. Je n’ai plus envie de sortir…
- Que va penser la fille que vous deviez retrouver ?
- Rien !
- Elle ne pensera rien, vous croyez ?
- Que voulez-vous qu’elle pense ?
- Elle va pester contre vous, non ?
- C’est très possible !
- Peut-être même vous haïr ?
- Grand bien lui fasse !
- Mais ça n’a pas l’air de vous chagriner beaucoup…
- Je devrais me soucier de l’avis des autres, d’après vous ?
- Une fille un peu paumée, que vous connaissez à peine, bien sûr, ça n’a pas grande importance à vos yeux…
- Elle ne sait même pas qui je suis…
- Vous non plus, vous ne savez pas qui vous êtes !
- Ah oui ?
- Vous n’avez que du mépris pour les autres !
- Donc pour moi-même, n’est-ce pas ?
- Exact !

- En fait, je me tâtais pour savoir si j’allais sortir ce soir quand vous êtes arrivé à l’improviste…
- Vous aviez si peu envie d’aller dans ce bar ?
- Qu’est-ce que je peux attendre…
- De la vie, n’est-ce pas ?
- Ne soyez pas stupide et mesquin !
- Je cherche seulement à savoir…
- Savoir quoi ?
- Pourquoi vous ressemblez depuis des mois à un écorché vif…
- Vous n’avez rien d’autre à me dire ?
- Vous semblez vous ratatiner sur vous-même comme si vous étiez rongé de l’intérieur par un ver invisible…
- Parfois, je me sens devenir aussi minuscule qu’un caillou !
- Et aussi dur, n’est-ce pas ?
- Surtout avec ceux qui m’indiffèrent !
- Est-ce que je fais partie du lot ?
- Oh, ne ramenez pas tout à vous !
- Mais encore ?
- Je ne vous hais pas encore assez pour ne pas vous supporter!

- Il fait froid dehors, vous devriez boire quelque chose avant de sortir…
- Excellente idée !
- Il paraît que vous vous êtes remis sérieusement à boire…
- Tiens donc !
- Vous aviez pourtant arrêté, non ?
- C’est ma femme qui vous a dit ça ?
- Je n’ai pas vu Hélène depuis un certain temps !
- Elle vous manque ?
- Au fait, comment va-t-elle ?
- Vous semblez vous préoccuper davantage d’elle depuis que vous n’êtes plus son amant !
- J’étais un amant volage…
- Par intérim, en quelque sorte ?
- Je ne l’ai jamais aimée !
- Moi non plus, rassurez-vous !
- Oui, mais vous, vous étiez son mari !
- Et vous, qu’est-ce que vous étiez exactement pour elle ?
- Question saugrenue ! Permettez-moi de ne pas répondre…
- Manque de courage, peut-être ?
- Ou d’ambition, qui sait ?
- Bien sûr !
- En fait, elle était trop belle, trop froide…
- Vous voulez dire qu’elle manquait de chair, en un sens ?
- Pas la moindre sensualité dans le plaisir…
- Nous, par contre, nous étions trop distants et primesautiers…
- Primesautiers ?
- Oui. J’aime la sonorité de ce mot…
- Je le trouve un peu obscène dans votre bouche…
- Mais il ne l’est pas dans la vôtre, bien sûr…
- Deux pauvres types à la ramasse, voilà ce que nous sommes !
- J’apprécie votre lucidité !
- Mon humour corrosif, plutôt, non ?

- Alors qui a bavé sur moi?
- Un de vos plus proches collaborateurs, il me semble…
- L’imbécile !
- En fait, vous n’avez jamais cessé de boire, n’est-ce pas ?
- Disons que je bois de façon régulière, mais avec tact et discrétion…
- Vous vous sentez mieux après avoir bu, j’espère ?
- Non. J’ai l’impression que mon corps devient dur et froid comme une pierre, et que quelqu’un s’amuse à enfoncer des milliers d’aiguilles dans mon crâne…
- Il serait plus simple de vous arrêter, non ?
- J’ai déjà arrêté de fumer et de baiser, alors n’exigez pas trop de moi, que diable !

- Remarquez, je vous ai connu beaucoup plus atteint…
- Vous voulez dire déglingué ?
- En quelque sorte, oui !
- Les excès de toutes sortes et la fatigue m’ont un peu affaibli ces derniers temps…
- La fatigue de quoi, vous ne travaillez plus depuis des mois ?
- Précisément, le stress de ne rien faire, ça me bouffe la cervelle…
- Qu’est-ce que je vous sers ?
- Une goutte de whisky…
- Une goutte seulement ?
- Mettez-en plusieurs, pour faire bonne mesure, mais pas davantage que le verre ne peut en contenir, n’est-ce pas ?
- J’avais compris !

- Si vous deviez, du jour au lendemain, refaire votre vie, qu’est-ce que vous feriez ?
- Rien !
- Rien ?
- Je prendrais le temps de vivre, comme on dit…
- Mais pendant combien de temps ?
- Oh, quelques mois sans doute…
- Pas davantage ?
- Peut-être, par pure abnégation, pousserais-je à une ou deux années…
- Mais après ce laps de temps, vers quoi vous orienteriez-vous ?
- Je ne sais pas. La finance, peut-être, ou le proxénétisme !
- Vous êtes très éclectique!
- Disons que je n’ai pas de sots préjugés comme vous…
- Vous n’avez jamais aimé le travail, n’est-ce pas ?
- Mais j’ai toujours aimé l’argent !
- Est-ce vraiment la même chose ?
- Demandez plutôt à ma femme !

- Vous sortez souvent la nuit ?
- Deux ou trois fois par semaine…
- Dans des bars à filles, uniquement ?
- Oui. Vous, non ?
- Moi ? Je n’y mets jamais les pieds, même par désoeuvrement !
- Vous détestez, bien sûr ?
- Je ne supporte pas l’atmosphère bruyante et enfumée de ces endroits…
- Les rues aussi sont bruyantes !
- Mais moins enfumées, non ?
- C’est à démontrer !
- Pourquoi allez-vous dans ces bars glauques et sinistres? Qu’est-ce que vous pouvez bien y trouvez, à part quelques épaves qui vous ressemblent ?
- Pas grand-chose, en fait !
- Un peu de chaleur humaine, c’est ça ?
- Aucun poncif n’échappe à votre bêtise !
- Répondez-moi, s’il vous plaît, au lieu de m’injurier !
- Vous pensez que si je fuis mon appartement, c’est pour me fuir moi-même, n’est-ce pas ?
- Il peut y avoir de ça, en effet !
- Mais je ne fuis rien du tout, mon vieux !
- Ce n’est pas par solitude que vous vous enfoncez dans la nuit ?
- Non !
- Par désespoir, alors ?
- Pas davantage !
- Pour assouvir un désir, peut-être ?
- De quel désir parlez-vous ?
- Le désir d’une peau nue contre la vôtre…
- Les filles ne m’excitent pas !
- Ces filles-là ou les filles en général ?
- Elles n’accrochent que mon regard, rien d’autre…
- Mais pourquoi cette fascination?
- La nuit est à la fois factice et nue, elle m’attire comme un miroir opaque qui ne refléterait pas mon visage….
- La pénombre est un masque, non ?
- Une dérobade, plutôt. Mais j’ai l’impression que la nuit me protège…C’est idiot, j’en conviens, mais cette idée me rassure quand j’ai les nerfs à vif.
- Elle vous protège de quoi ?
- Si je le savais, je crois que je ne sortirais plus !
- Vos paradoxes m’ont toujours agacé !
- Qu’est-ce qui ne vous agace pas dans la vie ?
- Répondez-moi, bordel !
- La nuit, j’ai l’impression que je ne crains plus rien…
- Pourtant les endroits que vous fréquentez sont assez interlopes…
- Donc dangereux, n’est-ce pas ?
- Un regard oblique, un sourire en coin, une plaisanterie de mauvais aloi, et vous risquez d’être planté par le premier imbécile venu…
- C’est peut-être ce que je cherche…
- Vous voulez dire que vous jouez avec la mort ?
- Est-ce vraiment un jeu ?
- Vous êtes assez fêlé pour que ça en devienne un !
- Là, vous avez raison, je porte en moi la nuit comme une fêlure…
- De l’âme ?
- N’employez pas de gros mots, s’il vous plaît !
- Alors quoi ?
- Patience ! Attendez que je sois mort pour autopsier mon esprit !
- Vous l’êtes déjà un peu, non ?
- Vraiment ?

- Vous feriez mieux d’y aller, je crois…
- Vous avez raison. Je finis mon verre, et je me tire.
- Peut-être vous aura-t-elle attendue ?
- Elle sera certainement partie avec un autre homme…
- Oh, vous en trouverez bien une autre, non ?
- Je m’en fous de ne pas en trouver !
- Vous préférez rester seul ?
- Pour me sentir seul, il faudrait que je cesse de penser à moi…
- Ce n’est pas ce que disait votre femme !
- Comment peut-elle savoir ce que je ressens, elle n’a jamais fait partie de ma pensée…
- Vous allez donc picoler jusqu’à plus soif…
- Jusqu’au petit matin !
- Et vous rentrerez à l’aube, à quatre pattes, le nez au ras du caniveau, comme un chien qui renifle la pisse d’un autre chien…
- Le jour me fait beaucoup plus peur que la nuit !
- Pourquoi vous fait-il peur?
- J’ai l’impression que le jour est comme un crâne d’enfant que je tiens dans le creux de ma main…
- Un crâne d’enfant ?
- Quelque chose de friable…
- Et c’est ça qui vous fait peur ?
- Oui, je ne voudrais pas l’écraser entre mes doigts !
- Vous préférez donc la nuit ?
- Je me sens libre, libéré de toute peur, parce que la peur est tellement diffuse qu’elle flotte autour de moi sans pénétrer dans mes os…
- Vous devenez une coquille vide, en somme ?
- Au contraire ! Pendant la nuit, j’ai l’impression que le monde s’agrippe à moi comme une araignée, et qu’il ne veut plus me lâcher. J’aime cette sensation moite qui me colle à la peau, qui pénètre dans mes muscles, qui brûle mes veines comme un acide, même si souvent cette moiteur me dégoûte parce qu’elle a un relent aigre de sexe et de chair rance…
- Mais n’est-ce pas une illusion ?
- Si c’en est une, c’est que je suis moi-même un rêve…
- Vous n’en êtes pas un !
- Allez savoir !
- Un dernier verre avant de partir?
- Non, je m’en vais ! Je ne supporte plus d’être enfermé entre ces quatre murs…
- Avec moi pour seule compagnie, n’est-ce pas ?
- Ne faites pas votre visage des mauvais jours !
- Santé tout de même !
- A la vôtre ou à la mienne ?
- A celle de votre femme, qui n’est plus mon amante et qui ne sera jamais plus la vôtre !
- J’ai déjà dû vous dire combien je vous détestais, non ?
- Autant que vous vous détestez, j’espère ?
- Encore plus !
- Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?
- Quoi ?
- J’aimerais venir avec vous cette nuit…
- L’attrait des filles, soudain ?
- Je ne voudrais pas vous laisser seul avec elles…
- Refermez la porte derrière moi !

François Teyssandier


RECRUTEMENT

La lune sera pleine cette nuit. Les paysans semblent très excités, leur pope à la barbe huileuse a béni l’épieu avec lequel ces niais espèrent me transpercer le cœur, les plus aisés ont forgé des balles d’argent, et le comte lui-même, dans son manteau de peau d’ours, mènera la meute vociférante dont l’haleine empeste l’ail (comment prononcer ce mot, si horrible ?). Car ces présomptueux croient connaître les habitudes qui me poussent chaque nuit ou presque vers la jeune chair, ils croient savoir où m’attendre, dans telle clairière où le prolifique charbonnier abrite sa nichée, sous telles frondaisons où les amoureux basculent dans la mousse...
Qu’ai-je à craindre maintenant que la nuit tombe ? Ouf, elle est tombée – je ne risque pas de me hasarder dehors tant que subsiste la moindre lueur de jour. Soulevons posément le couvercle du cercueil. Doucement. On ne sait jamais. Si l’un d’eux était embusqué par ici, derrière une colonne ou dans une chapelle, prêt à m’asperger d’eau bénite... eau dont la moindre goutte me serait fatale ! L’espèce humaine est si haineuse et si malfaisante, si acharnée à notre perte. Déplions-nous, écoutons sous les voûtes l’écho du craquement de nos articulations séculaires. Posons avec délicatesse sur les dalles glacées un pied chaussé d’un soulier d’agneau souple, puis l’autre. Rajustons notre cape doublée d’écarlate, notre justaucorps de velours noir, notre gilet de satin cramoisi, éloignons d’une pichenette de notre chemise de soie immaculée quelque grain de poussière abjecte et gluante, défroissons notre lavallière – car l’élégance de notre corporation est célèbre et je rougirais d’être pris en défaut sur ce point. Et songeons maintenant à glisser en silence vers notre charmante destination, vers ce rendez-vous surprise...
Dehors, l’air est froid et parfumé, les grands arbres frémissent, la forêt murmure ses invites, pourtant je ne peux songer à m’accorder cette nuit une promenade au fond des bois, avec tous ces croquants qui rôdent et qu’il serait pourtant tentant d’aller défier. Tant pis pour les enfantelets des chaumières isolées, et leurs doux cous si blancs et si tendres où planter mes canines verdâtres et pourtant acérées. J’y retournerai plus tard. J’ai tout mon temps. Sans le savoir, ces chérubins m’attendent.
La porte s’ouvre sans grincer. Escalier de pierre. La lune point à travers une meurtrière. Nul besoin de flambeau. J’entends les villageois qui s’éloignent, assoiffés de meurtre, les méchantes gens. Bonne chasse !
Il est vraiment dommage que le comte, trop sûr de lui, ait laissé sa plus jeune fille seule dans sa chambre, sans même une vieille servante dévouée pour veiller sur elle – et dont le cou flétri eût pu me mettre en déroute –, sans même avoir accroché au-dessus de la porte un crucifix (argl, ce mot m’étrangle)... Coupable insouciance.
Non, je n’ai rien à craindre. Au contraire, j’ai tout à espérer de l’étreinte délicieuse qui m’unira à cette languide adolescente toute prête, je le pressens, à rejoindre sans tarder nos rangs.

Corneliu Draculescu


LA NEIGE EST L'ECRIN DES MASSACRES A MILLE TOMBES

Madame Hamilton se relève, innocente et sans blessures. Elle est sûre de son sang, mais sa solitude est si dure qu'elle se laisse pleurer, silencieuse, enserrée dans la soie du fourreau de la robe d'une autre. Elle s'assoit, se rassasie au regard de la photo qui trône au sommet des souvenirs d'Afrique, se remémore l'argent facile tiré des mines obscures où les visages fatigués s'obstinaient sans espoir de guérison. La guerre n'a pas eu ma peau et jamais je n'ai trahi, jamais la dureté du choix du moindre mal ne me fut imposée. J'ai perdu l'homme que je m'étais donné. Il fuyait souvent dans le sillage des Macédoniens venus protéger nos maisons. L'héritage de mes pères me donnait le droit de les humilier. Mais lui savait qu'il risquait chaque jour de ne plus leur complaire, sans soupçonner à quel point ces gens, comme nous autres en d'autres temps, pouvaient en eux posséder le désir de jouir de la force totale et facile que donne la puissance d'une invasion soutenue par la masse dominante d'une nation au sommet de son art. Madame Hamilton détourne les yeux du visage immobile qui la contemple depuis l'intérieur du cadre accroché. Dans les motifs du tapis venu d'un marché soudanais, elle veut apercevoir le plan du labyrinthe qui, dans le froid du dehors, la conduira jusqu'à l'endroit initial où rien encore n'a été choisi. En amont du temps présent, elle refusera de monter dans l'avion qui l'avait emmenée jusqu'à la ville maudite où régnait la fièvre des fortunes sans efforts amassées. Plus encore que la fiction des marchés financiers, la dureté des diamants permettait à l'homme vif au calcul de s'envoler au plus haut sur un char brillant pour devenir la pluie de sa propre vie, et jamais plus ne compter le nombre des jours et nuits qui, loin dessous dans la brume, affligeaient de leurs coûts l'épuisante légion des laboureurs et de leurs femmes efflanquées. Les charniers congelés qui creusent les champs, par instant, au bord d'une forêt, ont donné au paysage une expression silencieuse, une absence sereine de mystère, de joie, d'attente. Elle connaît le chemin qui la mènera de retour dans l'enceinte du domaine de sa famille répudiée. Où irait-elle désormais ? En quel endroit, la nuit et son jour-marmot pourraient-ils être moins nocifs à l'humeur fragile d'une survivante épargnée ? Elle sait ne mériter sa survie qu'au seul bon vouloir du réel, ce bon-papa ni gentil, ni méchant, qui d'ailleurs n'a pas de nom et ne peut se nommer qu'Innommable. Josiane Hamilton rentre chez elle avant que la fin de la nuit n'essaie, une dernière fois encore, de la tirer par le bras.

Viktor Ugo